EMIL FRENZEL : PTSI - PT* (2020-2022)

École intégrée : École des Arts & Métiers ParisTech

Objectif professionnel : Ingénieur

 

1. Le lycée.
J’ai fait tout mon lycée au lycée Lambert à Mulhouse. J’étais en section scientifique, spécialité SVT et j’ai eu mon bac mention TB sur contrôle continu (eh oui en 2020…). Le choix de la spécialité SVT s’est imposé à moi, mais avec le recul je ne regrette absolument pas. En CPGE, ceux qui n’ont pas pris la spécialité S.I. ne se retrouvent pas du tout désavantagés par rapport à ceux qui l’ont prise, puisque des cours de soutien sont obligatoires et très complets (ces cours de soutien ne sont dispensés que dans la filière PTSI ; vous n'en aurez pas en PCSI, MPSI ou MPII). Chose remarquable : il nous arrivait d’ailleurs de mieux comprendre certains points abordés, nouveaux pour nous, tandis que ceux qui faisait déjà de la S.I. depuis deux ans avaient déjà assimilé les formules mais ne voyaient pas d’où elles venaient.

Quoi qu’il en soit, cette différence ne joue pas lors de l’orientation sur Parcoursup. J’ai choisi le lycée Couffignal d’une part car je visais les Arts et Métiers et on m’a plusieurs fois recommandé cette prépa pour intégrer cette école, d’autre part car je voulais rester à Strasbourg.

2. La prépa et la vie en CPGE.

Je suis donc arrivé en prépa plein de préjugés et d’appréhension. Il faut dire que nous avons reçus des devoirs de vacances avant même que les cours ne commencent (trois livres de français à lire), ce qui participe à faire de la rentrée un moment redouté. Il évident qu'il est nécessaire des les lire le plus rapidement possible car on comprend mieux le cours si on les a déjà lus avant.

Je m’attendais à devoir travailler très dur dès la rentrée, mais en fait il y a une période de transition de quelques semaines qui donnent le temps de s’habituer à son nouveau lieu de vie avant de se mettre vraiment au travail. J’étais à l’internat au début de la prépa (j’en suis sorti par la suite), et je recommande d’y aller parce qu’il y a vraiment une ambiance particulière, pratiquement tous nos camarades y étaient et ça permet de s’entraider pour boucler les DM à temps, si on n’a pas compris un point du cours, et ça permet aussi de s’entrainer aux colles. Ne négligez pas l’aspect entraide de la prépa, c’est très important pour le moral et si vous visez l’ENSAM, c’est quelque chose que vous retrouverez plus tard. Par contre, si vous allez à l’internat, un minimum de calme s’impose pour laisser ceux qui le veulent travailler.

J'aurais honnêtement pu être plus sérieux et travailler encore plus en première année, mais j’ai quand même eu l’opportunité d’intégrer la classe PT*. J’ai rapidement pu rattraper le retard que j’avais pris du fait du confinement en première année, et je me suis mis au travail beaucoup plus sérieusement en deuxième année. On ne peut pas cacher qu’il y a une certaine pression, notamment due à l’approche des concours et aux classements, mais il ne faut pas pour autant le vivre comme une concurrence avec ses camarades. Comme je l’ai dit, l’entraide est de rigueur, la bonne entente aussi, et sans cette bonne ambiance la prépa aurait été un enfer pour moi. N’oubliez pas que le classement est national, et qu’une bonne place dans votre promotion ne garantit pas une bonne place après les concours.

 

3. Les matières et les concours en PTSI.

Dans cette filière, on a un enseignement très général qui balaye la théorie et la pratique. Si vous cherchez de la pratique c’est la bonne filière, car c’est là qu’on a le plus de TP en SI et en physique, mais un certain niveau théorique est aussi enseigné, notamment en SI. Les TP sont vraiment calqués sur les épreuves de concours, donc aucune mauvaise surprise à redouter. Concernant la théorie, le point fort sont les TD (les séances d’exercices). Il faut bien sûr écouter en cours, mais ça ne sert à rien si on n’apprend pas à manier les notions par soi même en faisant des exercices. Ce sont ces exercices qu’il faut refaire le soir et pour s’entrainer aux DS, en plus de faire les DM. Autre chose, ne négligez pas les langues, et en particulier le français ; ça nous apporte une véritable culture, une manière de penser dont on se servira toujours en temps qu’ingénieur, et surtout c’est coefficienté très haut dans les épreuves de concours ! Un accident en français est difficile à rattraper, bien plus difficile qu’en SI ou en maths.

Il faut aussi qu’on parle du TIPE. C’est une sorte de TPE mais en beaucoup plus poussé, et il faut faire une présentation orale de notre travail à la fin. La majorité d’entre nous ne trouvons notre sujet qu’en deuxième année, même si on commence à rechercher dès l’annonce du thème en première année. Ne vous mettez pas la pression avec le thème, il convient rarement à tout le monde mais on arrive facilement à y rattacher n’importe quel sujet pour peu que le lien ne soit pas trop alambiqué. Il faut faire une étude théorique et des expériences, et si on s’y met sérieusement ça se voit lors de la présentation ; dans le cas contraire ça se voit aussi. Prévoyez les retard dans votre programme, parce qu’il y en aura forcément, même avec une organisation exemplaire.

Le gros point fort de la filière PT est qu’il n’y a qu’un seul concours à passer. Ça présente le désavantage de ne pas avoir le droit à l’erreur, mais quand on voit combien c’est usant de passer une semaine intense de concours, on est bien content de ne pas en avoir trois autres à passer encore après. Et puis, point important il y a moins de concurrence qu’en MP par exemple, c’est votre chance d’intégrer une école sélective avec un niveau moindre que celui requis ailleurs. Si vous travaillez deux ans sans relâche c’est pour vous préparer à ce moment, alors donnez tout et ça devrait bien se passer. Quand on a travaillé les notions sérieusement pendant deux ans, on n’arrive pas sans rien savoir faire au concours, il y a une habitude qui s’installe sans qu’on ne s’en rende compte, même si on a l’impression d’avoir tout oublié la veille. La prépa c’est pas un sprint à la veille des concours, c’est une course d’endurance.

 

4. Après la CPGE.

J’en garde un très bon souvenir. Finalement mes préjugés étaient complètement faux, et je me suis fait de bons amis que j’ai encore aujourd’hui. J’aurais pu continuer la prépa, et faire une 5/2, s’il n’y avait pas la pression des concours. Une fois les résultats passés, c’est un énorme soulagement, et on peut enfin souffler. L’école d’ingénieur propose également un large panel de matières, mais la théorie est remplacée par du management d’équipe, de production, et par de la communication. Le travail à fournir est beaucoup moins élevé qu’en prépa, et c’est vraiment un autre monde. Vous aurez à nouveau le temps pour vos loisirs, pour vos amis, et la seule pression qu’on a est celle d’avoir au moins 10/20 dans chaque matière pour la valider (on a vu pire ;)). Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça vaut le coup de travailler deux ans pour en arriver là !