Baptiste SALAMé : PTSI - PT* (2011-2013)

Formation : Ingénieur en génie industriel, spécialisé dans le transport aérien (IFMA Promo XXIII)

Objectif professionnel : Pilote de ligne.

 

1. Le Lycée.

J’ai obtenu mon Baccalauréat S option SI en 2011 au lycée Alphonse Heinrich Nessel d’Haguenau avec une mention bien. Sans aucune prédisposition pour les sciences et avec un profil plutôt versatile (mes meilleures notes étant même dans des matières littéraires) le choix de la CPGE peut paraître surprenant…

 

2. Pourquoi avoir choisi une CPGE ?

Cependant, mon objectif principal à l’époque était le fameux concours « EPL/S » ouvrant les portes de l’ENAC et de sa formation de pilote de ligne… Basé sur un programme commun aux différentes « sup », intégrer une CPGE était donc essentiel. En cas d’échec au concours il est possible de le tenter à nouveau un an plus tard ou bien d’intégrer une école d’ingénieur.

N’ayant ni le niveau, ni l’attrait (poussé) pour les sciences, (ni l’envie) d’aller vers une prépa de type PCSI ou MPSI, je me suis tourné vers la filière PTSI du lycée Couffignal. A ce stade, il est essentiel de bien se renseigner et après avoir discuté avec des élèves ayant choisi le même parcours les dés étaient jetés ! Quelques semaines après les résultats d’Admission Post-Bac nous recevions déjà nos premiers devoirs : une sélection de livres à étudier avant la rentrée ;-)

Eh oui, la prépa est intense ! On a beau l’entendre, on ne mesure l’ampleur des efforts que lorsqu’on le vit soi-même. La prépa permet à chacun de trouver ses limites, puis d’apprendre à les repousser. On ne va pas se mentir, pour l’étudiant moyen la prépa est un challenge. Au sens positif du terme cependant, car on va vous apprendre à vous organiser pour gérer une grande quantité de travail. Si vous avez des facilités, on vous apprendra à devenir plus efficace ou à développer vos zones de non-confort.

Faisant partie du premier type d’étudiants, je m’attendais donc à des difficultés. Mais l’important est de garder le bon état d’esprit !

 

3. Bilan après 2 ans de prépa.

La CPGE en filière PTSI-PT/PT* est le choix du pragmatisme ! Par définition, la CPGE est généraliste, il faut donc s’attendre à voir de tout : beaucoup de théorie et de problèmes abstraits mais également de la pratique dans les laboratoires ! Dans cette filière les notions étudiées sont rattachées le plus possible à des problèmes concrets. Par contre, elle n’échappe pas aux classiques… j’entends khôlles, DM (devoirs maison) et DS (devoirs surveillés) ! Je vous sens tendus à la lecture de ces derniers mots, mais encore une fois pas de soucis, vous serez prêts à les affronter !

De mon point de vue, les khôlles sont bien plus que des exercices de maths, physique ou SI… Le fait de passer à l’oral et de ne disposer que d’un tableau (un vidéooprojecteur dans certains cas...) aide à développer l’aisance à l’oral et la gestion du stress : c’est garanti ! Les khôlles de langues, quant à elles, sont vraiment une chance de progresser en anglais et dans une seconde langue (on a rarement l’occasion de « discuter » avec des natifs sans voyager ou payer d’onéreux cours de langue).

Ces deux années m’ont définitivement appris à prendre du recul. Il vous arrivera sûrement d’avoir des « mauvais moments » (avec autant, voire plus, de bons), mais au final on se rend compte que rater une khôlle ou un devoir n’est pas la fin du monde !

Un autre aspect mémorable de mes deux années au Couffignal est l’internat. La cohésion existe par nature au sein des PTSI/PT-PT*, mais si vous avez la chance d’être interne vous ne serez jamais laissé « sur le côté ». Travailler en équipe est essentiel pour un ingénieur moderne (les forces de l’un sont les faiblesses de l’autre). Le DM hebdomadaire est un bon exemple, en groupe on est plus efficace et on ne bloque pas pendant des heures sur un exercice. Pendant ces deux années (trois pour les plus téméraires) on se crée de nouvelles amitiés, certaines durant même longtemps après la prépa !

 

4. Après la prépa…

Une fois venue l’heure des concours et après deux échecs successifs à l’ENAC, j’ai finalement opté pour une poursuite d’études en école d’ingénieurs. A la rentrée de septembre 2013 j’intégrais l’Institut Français de Mécanique Avancée de Clermont-Ferrand (N.B. école désormais connue sous le nom de SIGMA Clermont suite à sa fusion avec l’ENSCCF). L’IFMA, à l’image d’Arts & Métiers ParisTech, de SUPMECA ou d’autres écoles de mécanique est un choix plus que cohérent après une CPGE PT. La philosophie de l’IFMA m’a tout de suite attiré, c’est une Ecole très ouverte vers l’avenir avec de belles perspectives pour un étudiant ingénieur (vie associative, cadre d’exception, de nombreux double-diplômes et une ouverture sur l’international impressionnante).

Une fois venue l’heure des concours, il faut encore savoir garder la tête froide. Le classement de l’école et la taille de son réseau ne font pas tout ! Gardez à l’esprit que si vous voulez partir à l’étranger (stage, semestre ou travail) votre diplôme n’aura pas plus de valeur que celui de votre collègue européen obtenu dans une université. Les entreprises recrutent des profils et non des diplômes, choisissez donc une école qui vous apportera les enseignements qui vous plaisent vraiment. Si en plus de ça le cursus vous permet de travailler votre développement personnel, de choisir des stages intéressants et de vous investir dans des projets qui vous tiennent à cœur : vous tenez le jackpot !

La 1ère année d’école est en général un tronc commun lors duquel on a un panel assez varié d’enseignements (Mécanique, Electricité, Matériaux, Systèmes, Gestion de production, Probabilités/Statistiques…Anglais/LV2, conférences entreprises/recherche, etc.). Cette année vous permet en général de déterminer si vous êtes plutôt un concepteur, un « chercheur » ou un planificateur et ainsi de choisir la filière la plus adaptée à votre projet professionnel. Pour ma part j’ai décidé de m’orienter vers la filière Systèmes Industriels et Logistique (en gros 50% ingénierie de production, 50% management). Le fonctionnement de l’école est relativement simple, les 3 années (4 en cas de césure) sont constituées de semestres. Pour valider un semestre il faut valider chaque « matière », en passant des partiels, des TPs, ou des contrôles continus… Le rythme est bien moins soutenu qu’en prépa mais un minimum de sérieux est requis. Vous aurez en revanche beaucoup plus de temps libre pour vous adonner à vos passions, voire vous investir dans la vie de l’école en participant aux diverses associations : bureau des étudiants/sports, foyer de l’école, mécanique, musique, etc. Ces activités représentent la valeur-ajoutée de votre CV et vous apporteront des expériences pour vous défendre en entretien, à ne pas négliger donc ! Vous l’aurez compris, je recommande SIGMA Clermont ;-)

 

5. Résumé de mes  stages et expériences :

Engagement associatif : 

réation et présidence de l’association aéronautique de l’école IFMAviator, désormais Aero SIGMA (cette association permet aux élèves de passer le brevet d’initiation aéronautique et le CAEA, de voler avec des tarifs préférentiels en avion, planeur, parapente etc.)

Stage de 1A :

Jet Aviation (Bâle, Suisse), découverte de la maintenance aéronautique (Dassault Falcon Jets)

Stage de 2A :

CityJet Airline (Dublin, Irlande), assistant des opérations aériennes (optimisation des plans de vol, allocation des avions aux routes aériennes, etc.)

Semestre ERASMUS+ :

Karlsruhe Institut für Technologie (KIT), « Wirtschaftsingenieurwesen » (Génie Industriel et Management)

Stage de 3A / Projet de fin d’études : Swiss International Air Lines (Zurich, Suisse), Sales and Channel Development, Développement d’une "discount machine" (outil d’analyse prédictive pour l’optimisation des ventes).

 

Au travers de mes stages et des cours spécialisés et de mes expériences personnelles j’ai pu approcher le secteur aéronautique et tout particulièrement le monde des compagnies aériennes. Ce sont ces expériences qui vous permettront de vous positionner sur le marché du travail, au-delà de l’école et de son réseau. A la fin de mon stage de fin d’études j’ai postulé à une offre au sein du Groupe Lufthansa, toujours basé à Zurich. En tant que « Fleet Planning Manager » j’étais en charge du planning de la flotte continentale et intercontinentale de SWISS sur une période de 3 ans. Une mission type dans ce rôle est de trouver des solutions en cas de manque d’avions/d’équipages pour assurer les vols lors des périodes sensibles (tout particulièrement la période estivale). Ces avions/équipages pouvaient soit être trouvés au sein du Groupe Lufthansa (LH, Austrian Airlines, Brussels Airlines) ou bien au travers de prestataires extérieurs (wet-leases). Des tâches plutôt atypiques pour un ingénieur « mécanique » de formation. La chose à retenir de mon expérience est que votre formation ne vous fermera (presque) jamais de portes !

Ce travail a été une excellente expérience, cependant je l’ai quitté début 2017 pour revenir sur mon projet initial (et de toujours) de devenir pilote de ligne. J’ai en effet eu la chance d’avoir été sélectionné pour le programme cadet de la compagnie nationale irlandaise Aer Lingus. Il s’agit donc d’un retour à l’école pour ma part, mais l’avenir s’annonce très bien ! Dans tous les cas mon passage en CPGE m’a apporté des outils qui m’ont été indispensables au cours de ces dernières années.

 

 

Je souhaite bonne chance à tous les bacheliers et je ne peux que vous recommander de foncer si la filière PTSI-PT vous intéresse ! Une fois dedans, gardez la tête froide, n’ayez pas peur de(s) l’échec(s), faites de votre mieux et tout se passera comme sur des roulettes !